Je mange les petits enfants.

par Blasphème Ven 6 Nov 2015 - 6:42

[Blasphème est une femme de petite taille (comptez 1m20) mi humaine, mi naine et d'apparence trapue. Elle porte une longue toge trop grande pour elle et il n'est pas rare qu'elle s'embronche les pieds dedans, elle retrousse souvent ses manches mais elles ne tiennent pas longtemps en place. Sur son visage, elle porte toujours un masque de peste, rares sont ceux qui ont un jour pu voir la face qu'elle cache aux yeux du monde.]

Ce que j'aime, c'est la nuit. Je sais que je ne suis pas la seule. Certains apprécient l'ombre, d'autres aiment avoir peur ou d'autres encore sont assez stupides pour croire au romantisme des étoiles... Vous trouvez que c'est romantique, vous, de regarder de grosses bulles de gaz briller ? Péter à coté d'une cheminée fait le même effet, je le fais souvent, ce n'est pas pour cela que les cœurs s'émoustillent. Ce que j'aime dans la nuit, ce n'est pas le silence, le froid ou la pâleur lunaire... Non, ce que j'aime, c'est que durant ce temps les gens dorment.

Au Tonneau, les guerriers semblent avoir déserté et même si je n'aime personne j'ai besoin d'un minimum de vie sociale... Alors je me glisse dans les maisons, le plus souvent par les fenêtres d'où sortent les ronflements et je me cache sous les lits. Ce que je cherche, ce sont les enfants, j'ai découvert leur chair l'hiver dernier faute de mieux et j’ai rapidement remarqué que c'était bien meilleur que le rat rôti... Mais moins parfumé que les sardines oubliées dans un coin durant une période indéterminée. C'est donc par hasard que je suis entrée par une lucarne (lucarne dans laquelle j'ai bien failli rester coincée, mon séant n'étant pas des plus athlétiques) et que je me suis retrouvée dans un endroit inconnu. J'ai passé des coins et des recoins à la recherche d'un truc à grailler, mais en vain, puis j'ai trouvé un fanion qui ne m'était pas totalement inconnu, c'est alors que je compris où je me trouvais...

Le quartier général de l'Eulogie Funèbre, entre autre.
Zut, eux ils n'avaient pas des tronches à garder des enfants, il ne me restait plus qu'à partir.
Sauf que...

-Nan mais ç'va, tu peux m'laisser partir, j'te jure qu'j'ai rien volé !

Voilà ma veine, quelqu'un m'avait surprise errant dans ce lieu où je n'aurai jamais dû entrer.

-T'veux une sardine, Humm ?

Sortir de ma poche l'un de mes nauséabonds poissons me paraissait adapté, même si mes dons ne plaisaient que fort rarement. Plus le temps passait, plus les gens devenaient difficiles.

-Allez, j'te donne trois sardines et tu m'dis où qu'elle est là sortie, hein ?